"Fougères eusporangiées"


"Fougères eusporangiées"

Ce groupe informel et non monophylétique regroupe les fougères dont les sporanges sont dits eusporangiés. On notera ici que l'eusporangie concerne également les Equisetidae (prêles).

Les sporanges sont soit issus d'une unique cellule mère du sporophyte, soit de plusieurs cellules. Dans le premier cas, on parle de leptosporangie et la paroi du sporange est toujours unistratifiée. Dans le second cas, on parle d'eusporangie et la paroi du sporange est souvent pluristratifiée.

Les eusporanges sont sessiles ou pédicellés (avec un pédicelle épais), tandis que les leptosporanges sont toujours pédicellés et généralement avec un pédicelle fin.

La leptosporangie serait dérivée de l'eusporangie et cet état est inféré en tant que tel pour l'ensemble des Monilophytes fossiles autres que Polypodiidae. Néanmoins le statut leptosporangié reste discuté pour la lignée fossile des "Botryopterides".   

Eusporanges (ici de prêle) avec paroi pluristratifiée.


Marattiidae Klinge - MARATTIALES link - MARATTIACEAE Kaulf.

Sous-classe, ordre et famille des Marattia

6 genres (Marattia, Angiopteris, Danaea, Christensenia, Eupodium, Ptisana), ~111 espèces, distribution pantropicale, dans forêt humides

 

Rosette de grandes frondes circinées et ordinairement pennées à tri-pennées ; anatomie caulinaire dictyostélique ; pas de sores, eusporangie, sporanges fusionnés en synanges ou isolés, disposés sur le limbe, sur la face inférieure de la fronde, pas d’annulus.

Les Marattiidae se diversifient dès le Carbonifère, avec des formes arborescentes éteintes (Psaronius) pouvant atteindre 10 m de haut.

 

MARATTIACEAE.  Fougère tortue, Marattia (Ptisana) fraxinea, La Réunion.

MARATTIACEAE. Détail synanges submarginaux d'Angiopteris palmiformis, d'Asie, Jardin des Plantes

Psaronius, forme arborescente éteinte du Carbonifère.


Ophioglossidae Klinge - OPHIOGLOSSALES link - OPHIOGLOSSACEAE Martynov

OPHIOGLOSSACEAE. (Gauche) Ophioglossum vulgatum, (Droite) Botrychium lunaria.

Sous-classe, ordre et famille des ophioglosses ou grape ferns

5 genres traditionnels (Ophioglossum, Botrychium, Cheiroglossa, Helminthostachys, Mankyua) ou 10 selon PPG, ~80 espèces, distribution en régions tempérées et froides, quelques espèces sous les tropiques (souvent épiphytes).

 

Rhizome court souterrain (chez terrestres) portant des frondes (à développement non pleinement circiné) découpées en 1 lobe stérile simple à découpé et 1 lobe fertile portant des synanges ou sporanges isolés en alternance sur deux rangs ; anatomie siphono- à dictyostélique de type ectophloïque ; eusporangie, pas de sore, pas d’annulus, gamétophyte souterrain, non chlorophyllien et mycorhizé (chez terrestres).

Les fossiles les mieux préservés et non ambigus datent du Paléocène, des spores attesteraient d’un âge Jurassique ou Crétacé pour la lignée, la position basale au sein des Monilophytes et les datations moléculaires suggèrent une origine paléozoïque (Carbonifère ou Permien).


Psilotidae Reveal (à inclure dans Ophioglossidae selon PPG) - PSILOTALES Prantl - PSILOTACEAE J.W.Griff. & Henfr.

Rhizome souterrain sans racines et axes érigés aphylles à croissance dichotome (mais méristème basal) portant des synanges trilobés (de 3 sporanges soudés) sur très courtes ramifications latérales (genre Psilotum) ; anatomie actinostélique (mais non homologue de celle des Lycopodiidae) ; le genre frère Tmesipteris est épiphyte avec des tiges retombantes portant des axes latéraux aplatis mimant des feuilles, et sporanges regroupés par 2.

Longtemps considérés comme des « rhyniopsides » survivantes, les psilotes sont bien des fougères un peu particulières dont l’âge reste inconnu en absence de fossiles non ambigus. Les phylogénies moléculaires suggèrent une origine paléozoïque pour la lignée (Carbonifère ou Permien)

 

 

PSILOTACEAE. (Gauche) Psilotum nudum, ici en épiphyte (La Réunion),

(Droite) P. nudum, détail d’un synange.

Tmesipteris vieillardii, montrant les cladodes (tiges aplaties) mimant des feuilles.